mardi 11 août 2009

Bonus de l'été 1 : comment nager un 50 libre

Pour ceux que çà intéresse ou qui auraient envie ou besoin d'apprendre des choses, et en exclusivité pour eux ! les conseils de Lionel Horter, qu'on ne présente pas et d'Olivier Sangara, entraîneur du SFOC.

Le départ

Lionel HORTER : "On peut comparer le 50m en natation au 100m en athlétisme. Quand ça se joue au centième voire au millième de seconde, si vous vous ratez sur les points cardinaux de la course, c'est foutu. Le plongeon se travaille beaucoup, mais c'est presque un geste inné."
Olivier SANGARIA : "Normalement, le premier aux 15 mètres est sûr d'être dans les deux premiers à l'arrivée. Pour travailler le départ, certains nageurs font appel à des entraîneurs d'athlétisme, parce que désormais, les sprinteurs ont des "starts" pieds décalés (et non pieds joints). La poussée est moins puissante, mais on a un meilleur temps de réaction.

La tactique de course

Lionel HORTER : "Sur 50m, on est à bloc de bout en bout. La moindre bêtise est éliminatoire et les 35 mouvements de bras que font les nageurs sont 35 occasions d'en faire une. Pendant la course, on perçoit ce qui se passe, mais on ne peut pas adapter sa stratégie. La seule stratégie gagnante, c'est de faire une course parfaite."
Olivier SANGARIA : "Cette course demande énormément de maîtrise psychologique et technique, mais pas tactique. On voit pas forcément où en est par rapport aux autres, le risque est de regarder pour voir. On détourne son attention, et on perd du temps. C'est à l'arrivée qu'on regarde quelle place on a fait."

La respiration

Olivier SANGARIA : "Les nageurs de 50m placent habituellement deux respirations, une aux 20 mètres, une aux 35. Rien ne se fait au hasard, tout est cadré. La respiration se travaille à l'entraînement. La vitesse d'inspiration, et le fait de vite replacer la tête dans l'eau, ce sont des éléments déterminants."
Lionel HORTER : Seuls les tous meilleurs, ceux qui ont une capacité pulmonaire hors norme, peuvent se le permettre."

L'arrivée

Lionel HORTER : "Les nageurs ne sont pas toujours très lucides, après avoir passé 20 secondes à bloc sans respirer… Ils ne savent pas, au dépat sur quel bras ils vont arriver, mais ils doivent être capables d'arriver sur les deux. Il faut avoir une petite part de réussite aussi, il faut que le mur se présente dans un bon tempo."
Olivier SANGARIA : "Il faut arriver sur le bon cycle. En général, sur le sprint, on travaille les 5 derniers mètres. L'idée est d'arriver le plus à plat possible. Certains vont chercher à toucher le mur sous l'eau, d'autres, au-dessus. Il faut être le plus aligné possible. Si on touche trop en dessous des épaules, on se déséquilibre vers l'avant et on perd du temps. Les combinaisons ont un peu nivelé les valeurs, puisqu'en général, avec une combi, on reste bien équilibré."

La fatigue

Lionel HORTER : "Le 50m représente l'effort le plus violent, mais ce n'est pas la course la plus fatigante. C'est loin d'être aussi fatigant qu'un 200 ou un 400m par exemple. C'est très violent émotionnellement et mentalement, mais physiquement, on ne met pas trop longtemps à s'en remettre."
Olivier SANGARIA : "En termes physiologiques, sur 20 secondes d'effort, on produit très très peu d'acide lactique. C'est très violent, mais on récupère très vite. Physiologiquement en tous cas. Nerveusement, par contre, c'est très fatigant, ça bouffe beaucoup de jus, il y a beaucoup de stress."

d'après Les Bains Romains.