mardi 13 avril 2010

Fatigue musculaire : l'acide lactique, un spectateur malheureux

Si la présence d'acide lactique ne peut être tenue responsable dans l'apparition des crampes ou des courbatures, reste à savoir si elle l'est dans la fatigue musculaire et si elle constitue un frein à la performance.
Là encore, la corrélation entre acidité et fatigue musculaire n'est pas probante. On peut observer des situations où l'acidité est faible mais la fatigue élevée à l'exemple du marathonien mais aussi des situations où l'acidité est élevée sans que la fatigue soit importante. Pour exemple, l'exercice dit de "la chaise". Cet exercice impose une contraction isométrique des quadriceps qui entraîne une hausse importante de l'acidité. Pourtant, les quadriceps récupèrent leur niveau de force initial après seulement 2 minutes alors que le muscle conserve à ce moment un très haut niveau d'acidité.
Si on demande à des cyclistes de réaliser un test dans lequel ils doivent tenir le plus longtemps possible une puissance de pédalage déterminée, les meilleurs résultats sont obtenus lorsque ces sportifs ont réalisé au préalable un effort soutenu occasionnant une élévation assez nette du taux de lactate dans le sang.

Une autre conception de l'acide lactique a ainsi progressivement émergé. L'acide lactique est un produit intermédiaire des mécanismes de production d'énergie. Ce produit intermédiaire, loin d'être un déchet nocif, dispose encore d'un fort pouvoir énergétique et constitue une véritable source d'énergie alternative pour le muscle. In vitro, on a même pu mettre en avant un effet protecteur du lactate contre la fatigue musculaire, le monde à l'envers !