vendredi 4 septembre 2009

Bonus de l'été 5 : Forbes Carlisle et l'affûtage -suite

Lire Messieurs, avec une attention toute particulière le chapître sur le rasage...

S'alimenter avant la compétition. Il faut faire un repas léger, facile à digérer, au moins trois heures avant l'épreuve. Pour qu'il passe facilement, surtout chez ceux qui sont habitués à souffrir de "crampes de l'estomac" et ont des difficultés pour digérer, il est préférable de le prendre sous forme semi liquide. Les graisses et les protéines sont difficiles à digérer, et lors d'états émotifs elles peuvent rester des heures dans l'estomac. Les glucides, en revanche, sont facilement assimilables et constituent le "carburant" qui fait travailler les muscles, aussi doivent-ils constituer la base de cette alimentation. Pour prévenir la sensation de faim avant la compétition, on peut prendre un biscuit.

Surveiller son poids.Tout nageur doit veiller à ne pas prendre de poids, mais tout particulièrement en période de "tapering-off". Avec moins d'entraînement et plus de temps libre que d'habitude, certains nageurs ont tendance manger un peu plus que de coutume, au point que souvent ils en arrivent à prendre plus d'un kilo. Lors de compétitions en dehors de son milieu habituel, il faut aussi résister à la tentation de manger des plats différents, qui peuvent provoquer des dérangements digestifs et une prise de poids. Lors de ma longue carrière d'entraîneur, j'ai vu de nombreux nageurs olympiques gaspiller leurs chances de victoire à cause d'une alimentation excessive.

Jouer du rasoir .Un jour ou deux avant la compétition, les nageurs doivent se raser les bras et les jambes (ainsi que la poitrine dans le cas des hommes) afin d'offrir le moins de résistance à la progression. En 1955, John Henricks a été l'un des premiers nageurs à recourir à cette technique, alors qu'aujourd'hui c'est une pratique très courante chez les meilleurs nageurs. Des expériences dans ce domaine ont démontré que l'on peut gagner entre 1 et 2 secondes par 100m. avec le corps rasé, et ce gain est dû à quelque chose de plus que l'effet psychologique que peut entraîner cette pratique. Certains nageurs se rasent une semaine avant la compétition, recommencent deux ou trois jours avant et se donnent un dernier « coup » de rasoir le jour même.

Travailler son mental. Dans un futur pas très lointain, je suis convaincu que certains processus mentaux aideront à réaliser de meilleurs temps. Le pouvoir des processus psychologiques est très fort, et le nageur peut y contribuer, et pas un peu, au moyen de l'auto suggestion.
Juste avant de se coucher, le soir, "regarde-toi" nager ta course. Visualise ton départ, ton style, tes virages. Essaye de "te voir" et de "te sentir" en train de bien nager, et inconsciemment ton corps assumera tes pensées. Pratique régulièrement ce procédé, en le perfectionnant peu à peu. N'aie pas d'idées négatives. Juste avant partir pour la compétition, pense positivement. Ne perds de temps à penser à tes rivaux. Concentre-toi sur ce que tu dois faire, toi, sur ton départ, ta technique, tes virages, les temps de passage. Pense toujours sur le mode positif, jamais négatif.

S'échauffer. Une heure ou ¾ d'heure avant la compétition, il faut faire ce qui suit : 15 minutes d'étirements ; 200 m. d'échauffement ; 50 m. à 100% ; 3×25 m. à 100% aussi ; 100 m. souple. En sortant, prendre une douche chaude de 6-7 minutes, et faire un léger massage.
En attendant le moment du départ, il faut garder au chaud les muscles du corps, et surtout les extrémités (pieds et mains). Il faut alterner la position assise ou allongée avec la marche légère, et faire des exercices d'étirements légers. Certaines expériences nous ont montré que chez les nageurs qui se contentent de rester immobiles, sans bouger, avant la course, on peut observer une baisse de température de leurs muscles de 2 ou 3 degrés, ce qui peut diminuer leur fonctionnement normal. J'ai toujours conseillé à mes nageurs de marcher ou trottiner dans les couloirs de la piscine, ou sur la pelouse. De ne pas rester immobiles longtemps. Bougez ! Ne refroidissez pas !

Massage. Suite aux expériences vécues, j'en suis arrivé à la conclusion que le massage est important, surtout lors de cette préparation finale.

L'avant course. Ce n'est pas mal d'être nerveux avant la course, car cela t'aide à rester "éveillé" et prêt à l'effort. Quand on est nerveux, on secrète de l'adrénaline dans le sang, ce qui agit sur la musculature et les vaisseaux capillaires, préparant mieux l'organisme à l'effort qu'il va devoir produire. Beaucoup parmi les meilleurs nageurs que j'ai eus m'ont avoué être toujours nerveux avant une grande compétition, et un d'entre eux, recordman, est même allé jusqu'à me dire que les doigts lui en tremblaient.

Respirer. Quand le nageur est appelé pour le départ, il faut qu'il respire plus profondément et plus rapidement que d'habitude, et une fois sur le plot de départ, qu'il fasse à nouveau 10 ou 12 inspirations plus rapides et profondes. Cela est encore plus utile dans le cas des sprinteurs, puisqu'ils font une grande partie de leur course avec leur "première inspiration", pour garder fixe et horizontal l'axe de leurs épaules.

Aussitôt après l'épreuve. Pour récupérer après l'effort réalisé, il faut continuer à bouger une fois la course achevée. Si on ne peut pas nager dans le même bassin, ce qui semble difficile, il faut essayer de le faire dans un autre, et si cela non plus n'est pas possible, essayer de ne pas s'asseoir ou de rester immobile. Marcher, faire des mouvements, bref, bouger, que l'on doive encore nager ou que l'on ait terminé. Il faut essayer que le sang continue de circuler dans tout l'organisme, pour éliminer les effets de l'effort produit précédemment.

Parle avec ton entraîneur. Tant avant la course qu'après, examine avec ton entraîneur tout ce qui te semble être important dans ta course, pour faire le mieux possible. Une fois la course terminée, commente avec lui les sensations que tu as éprouvées, avant qu'elles ne disparaissent de ton esprit.

Reste sportif avant tout. C'est facile d'être sportif quand on gagne. Plus difficile quand on perd. Si tu n'as pas bien nagé, pense à faire mieux la fois suivante, mais ne cherche pas d'excuses. Ca n'intéresse personne, tes problèmes et tes excuses. Tu ne dépends que de toi-même. Tu dois être prêt à accepter la victoire avec calme et modestie, et la défaite avec humilité. Si tu ne sais pas accepter avec élégance la défaite ainsi que les mauvais moments, il est probable que tu disparaisses rapidement des bassins, alors qu'un comportement de sportif t'aidera à poursuivre dans ton sport. Surtout chez les jeunes, l'attitude des parents peut les aider à rester actif dans leur sport. En sport, comme dans la vie, on ne peut pas toujours gagner, et le plus important, c'est lutter pour se dépasser dans d'autres occasions.

1 commentaire:

phiphi a dit…

super toutes ces infos !