dimanche 25 mars 2007

L’ESNanterre années 70…

La meilleure équipe de jeunes de l’époque…. Tous ou presque en équipe de France : Jeunes, Espoirs, B, A, Universitaire… Une vraie dream team!!!

On a été parmi les premiers à s’entraîner deux fois par jour toute l'année. Tous les midis –sauf le dimanche- et 3 à 4 soirs par semaine. Et pourtant, pas de section sports-études, pas d’horaires aménagés…
Le lycée était à côté de la piscine. 12h15 fin des cours de la matinée. Un quart d’heure plus tard, on était dans l’eau.

L’entraînement ? Entre 2,4 et 2,6 kms. Pendant des années, on a commencé par un 400 4 Nages. Par la suite, 3x200 4 Nages plus 50 pap et retour en crawl. Les lundis d’hiver, direct 3 000 en crawl…
Pas de lunettes, pas de paddles, pas de pull… un bon vieil élastique et une planche. Monsieur Lahana prenait les séries avec son gros chrono rouge Oméga à 3 aiguilles ! Quand il est revenu d'un stage aux Etats Unis chez Peter Daland le "pape" des entraîneurs, on a commencé à nager par vagues... Il nous attribuait une ligne et une place. Moment très important. La ligne comme la place traduisait sa perception du moment de chacun... Celui qui se faisait rattrapper devait laisser sa place.
Comme partout à l'époque, le programme était très monotone... 10x200 de bras... 20x100... 1000 de jambes, toujours en libre, discipline reine du club! pas d'éducatifs mais beaucoup d'attention portée à la nage. Il fallait d'abord "bien nager"... : bloquer les épaules, lever la tête, les coudes hauts, attaquer court, tirer... Se servir des jambes, c'était pour les nageurs "pas courageux"!
On nageait jusqu’à 13h25. A la demie, les lignes étaient rangées.
A moins le quart, on se retrouvait à la cantine du personnel du "Palais des Sports" où un repas froid nous attendait… Plus tard, quand l’hôtel de ville sera construit, on ira déjeuner au restaurant du personnel municipal en face du lycée.
14h15 en cours…L’après-midi avec les yeux rouges… 17h15, fin des cours.
Retour à la maison pour certains, direction la piscine pour d’autres. Une salle était mise à notre disposition pour les devoirs. On y prenait notre goûter en écoutant les Pink Floyd, David Bowie, Génésis ou les Stones sur un lecteur de K7, puis on se mettait au travail. Souvent, les plus grands aidaient les plus jeunes, les bons élèves ceux qui l’étaient moins… Il fallait finir avant 18h45 pour être à 19 heures au bord du bassin .
Enfiler le maillot qui n’avait pas eu le temps de sécher, tirer les lignes, s’échauffer… Et c’était reparti pour 90 minutes.
A partir de 20 heures, les parents commençaient à arriver. Ils s’installaient « en haut » et discutaient. Des mamans corrigeaient des copies, d’autres tricotaient…
Tous ensemble, on formait une grande famile et la piscine était notre deuxième maison… On y était chez nous.

Il y avait surtout des garçons.
Les "grands" ou "54", nés en ?.. 1954 ! Ali, Marc, Camille, Vincent, Stéphane, Didier, Quatzyeux
Les 57. Les 2 Lionel , l'autre Vincent, Philippe, Patrick, Max,
Les 59... Olivier, Julien, Jean-Pierre, Pascal, Dominique
Les "petits"..., Jean-Michel, Loïc, Claude...
et.... les "filles"! Saadia et moi, Isabelle, Ariane, Corinne, Hélène. Dans cet univers masculin, nous étions un peu des intruses, il fallait mériter notre place parmi eux... Suivre, pas ralentir le rythme des séries... Mais on a appris à serrer les dents, à avoir mal et à ne rien lâcher... Pour nous, c'était plus difficile d'avoir une bonne place en séries à l'entraînement qu'une bonne ligne ou une place en finale aux championnats de France toutes catégories!
Notre capitaine, notre exemple à tous, c'était Jean-Marie. International universitaire, interne en médecine, il remportait régulièrement la finale B (nagée à 7!) des championnats de France!


Pendant les vacances de Noël, on partait en stage à Bagnères de Bigorre, où on était logés à l'internat du lycée. Dortoirs immenses où il faisait un froid glacial... une salle de classe dans laquelle on pouvait s'installer pour faire le travail scolaire. 10 kms par jour en deux fois, y compris le jour de Noël et le 1er janvier... Pour le réveillon, on allait au cinéma. Dans la journée, on écoutait de la musique, on jouait aux cartes -tarots- et à des jeux de société -on détournera les billets de Monopoly pour faire des parties de poker géantes! On se promenait en ville. Le dimanche après-midi "yavè rugby"...


Pendant les vacances de Pâques ou d'été, pour la plupart d'entre nous, regroupements avec les équipes de France puis rencontres internationales. Une vraie parenthèse!! et la récompense de tous nos efforts! La rivalité y était importante, plus entre clans qu'entre nageurs ou nageuses. Ceux sur lesquels il fallait affirmer notre suprématie de groupe, c'était "ceux de Font Romeu" et dans une moindre mesure "ceux du Racing"!

Entre treize et dix huit ans, tous ensemble, on a vraiment vécu une aventure fabuleuse, partagé des émotions intenses, des moments exceptionnels pour des gamins de notre âge...
Partout dans le monde, la natation était en plein essor. Il y avait l'école russe, celle des américains ou des autraliens. Et nous -que les journalistes venaient voir dans notre ville de banlieue- nous vivions tout celà intensément, conscients que les choses changeaient et convaincus que celà se faisait un peu avec nous!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Super ton blog!!!
je ne savais pas tout çà de l'histoire du club!!

annie a dit…

L'histoire du logo non plus tu ne la connaissais pas, hein?? ;-)
Merci pour le bonnet!

Anonyme a dit…

Oui, je confirme, çà se passait vraiment comme çà...